l'Oasis de l'éclosion

L’obscurité est juste une absence de lumière.

 

Il était une fois, un homme qui avait peur du soleil. Il ne pensait qu’à se protéger, et voyait cet astre comme mauvais.

Sa peur était si grande, qu’elle se transforma en colère envers le soleil, car il n’aimait pas la chaleur et le rayonnement offert chaque jour sans condition. Il bougonnait, râlait, ronchonnait, jurait et pestait car il ne supportait pas d’avoir chaud et de recevoir tant de clarté.

Il disait qu’il ne voulait pas être brûlé, et détestait devoir porter des lunettes de soleil.

Il essaya alors de sortir de sa maison uniquement la nuit, mais il s’aperçu que la lune et les étoiles brillaient également et il se senti aussi très mal devant ces sources lumineuses. Il ne comprenait pas pourquoi les gens recherchaient le soleil et appréciaient le scintillement des étoiles.

Autour de lui, des personnes cultivaient, se prélassaient, se détendaient dans des lieux ensoleillés, faisaient la fête pour célébrer et remercier le soleil et passaient du temps, surtout l’été, allongés sur la terre, dans l’herbe ou sur le sable à contempler les étoiles.

En fait, il ne supportait pas tout ce qui  brillait que ce soit les objets dorés ou même les gens. Il ne voulait que de l’ombre et du noir, persuadé que son confort ne pouvait se faire que dans l’obscurité et la fraîcheur.

Alors au moment où le soleil devint le plus fort et le plus généreux, c’est-à-dire le 21 juin au solstice d’été, l’homme décida de s’installer dans une sorte de grotte fermée pour ne plus être gêné par toutes ces lumières qui l’agressaient en permanence.

Dans cet endroit ténébreux, il cru enfin être tranquille.  Mais même dans le lieu le plus obscure, on peut toujours apercevoir des petits bouts de lumière qui s’infiltrent.  Et alors qu’il le rejetait, le soleil continuait quand même à briller pour lui et pour le reste de la planète.

Sa difficulté était que pour vivre dans le noir, il avait malgré tout besoin d’un peu de lumière, de clarté. Une lampe, une torche, une petite bougie, une allumette…une petite fenêtre pour voir ce qu’il faisait. Mais, ce qui l’énervait profondément, c’est qu’il ne pouvait pas contrôler la force et l’énergie que lui envoyait le soleil. Et par moment, c’était vraiment trop fort pour lui.

Recevoir sans maîtriser, sans choisir, était pour lui insupportable. Il ne trouvait aucune solution à son problème car même la nuit, des petites lucioles venaient lui rendre visite comme pour insister. Il se sentait envahi, il n’était pas d’accord et décida de se barricader pour éviter toute intrusion.

Mais un jour, un orage éclata. Le ciel se transforma et devint très noir, très gris et le tonnerre se mis à gronder, les éclairs frappaient le sol, la pluie tombait en trombes. L’eau inonda la grotte. L’atmosphère était froide et humide. L’homme eu peur, tellement peur, qu’il fut surpris de sentir en lui ... le manque du soleil.

 Il voulait revoir la lumière et senti le besoin du réconfort de la chaleur. Il s’en voulu d’avoir été si fâché envers le soleil et lui demanda pardon.

C’est alors que l’orage s’apaisa, les nuages s’en allèrent et doucement le soleil réapparut comme si un rideau de théâtre s’ouvrait devant ce personnage principal d’une pièce intitulée « la vie sur terre ».

Content de le revoir, l’homme, souriant cette fois-ci, sorti de la grotte et pour la première fois de sa vie contempla avec émerveillement la naissance de l’arc en ciel. Au même moment, il senti une chaleur intense envahir son cœur et il eu l’impression qu’il se mettait à briller lui aussi.

Il comprit que pour aimer le soleil, il devait aussi aimer rayonner comme lui et qu’il ne devait pas avoir honte de sa propre lumière. Il était lui aussi à sa façon une source éclatante. 

Et oui, son soleil à lui était son cœur et son rayonnement s’appelait l’amour.

 

A partir de ce jour d’été, il décida de ne plus avoir peur du soleil ou d’être en colère après lui car comme lui, il pouvait donner de la joie et prendre soin de la vie autour de lui avec la plus belle et la plus merveilleuse des énergies, celle de l’amour.

 

Juliette et Gabriel, le 21 juin 2017.